
J’avoue que pour la première fois de ma vie, je n’ai jamais été aussi violente face à des personnes. Je veux dire que j’ai un point de vue très tranché, et que, comme peu de choses avec moi, il n’est pas ouvert à la discussion. En effet, si on lance un débat sur la grossophobie, celui-ci ne pourra aller que dans un sens pour moi : celui de dire qu’être gros, c’est pas très bien.
Mais j’ai beaucoup réfléchi à tout ça, pas mal de remise en question : et si les gens pouvaient faire ce qu’ils voulaient avec leur corps au final ? Et si je me mêlais de mes affaires ? Et si j’étais une énième poufiasse stigmatisante pas du tout ouverte d’esprit ?
Mais on sait très bien que depuis la nuit des temps, les gens n’ont pas arrêté une seule seconde de dire aux autres quoi faire avec leur corps. Celui-ci a pu être un trophée, une vitrine du succès, une image de richesse, un passeport dans la société considérée comme « normale », un objet. Je ne suis pas là pour dire que, puisque tout le monde juge tout le monde, ben putain pourquoi pas moi hein ? Je suis surtout là parce que moi aussi j’ai déjà été jugée sur mon poids, et qu’au fil du temps, j’ai essayé de me forger un avis empirique, scientifique et moral, puisque de toute façon j’étais mêlée à cela, autant se chercher des armes, et tant qu’à faire, prendre un bazooka au lieu d’un lance-pierre. Le problème quand on est jugé sur son corps, c’est que le mental prend direct derrière. On a beau se penser jolie, en forme, si le corps ne suit pas, on finira par le détester autant si ce n’est plus que ceux qui le critique. Je ne vous apprends rien : les solutions sont là ; face à l’adversité, soit on plie, soit on devient plus robuste.
Pour centrer le sujet sur l’obésité ici, qui est l’objet de ce billet, une nouvelle variante est à rajouter : L’état de santé.
Oh je te vois derrière votre écran lever les yeux au ciel, toi, activiste du fat-positivism, entre deux posts sur conbini « Elles font ce qu’elles veulent putain mais tu crois pas qu’elles sont au courant, les personnes obèses, que leur état de santé va se dégrader à cause de leur poids ? Changez de disques, bande de fat-shameurs de merde » » Et je réponds : non, vu l’ampleur du délire, elles ne doivent pas être au courant, et d’ailleurs j’ai plein d’autres trucs à rajouter. Tu vas voir, j’ai même fait des paragraphes en plus.
J’ai totalement conscience que ce billet contient des propos forts, voire insultants, que j’assume. Mais le but était d’exprimer avec le plus d’exactitude ce que je ressens vis-à-vis de ce sujet.
Le double-standard
Personne ne fait des tumblr quand on me dit « hey, faut manger hein. » « hey, ils te nourrissent pas tes parents ? » « hey, tu t’habilles dans le rayon enfant ? »
Mon argument ici, n’est pas de dire que, parce que je n’ai pas choisi d’en faire une croisade, alors les gros ne le devraient pas non plus. Mon argument ici est de dire que l’oppression des gros n’est pas exceptionnelle, et que si le fer de lance de leur mouvement est d’accepter son corps, alors il est hypocrite, illogique et impensable de réagir différemment face à l’obésité, plutôt qu’à un autre état stigmatisant.
Quelles sont les autres stigmatisations alors ? Et bien tout ce qui n’est pas dans la belle et jolie ligne de ce qui est « normal », ce qui bien évidemment, change selon la culture, la société, l’éducation.
Mais évitons de partir dans les communautés trop petites, restons dans les agglomérations des grands discriminés.
Pour commencer, les fumeurs. S’il est acceptable de critiquer les fumeurs et de leur dire que ce qu’ils font n’est pas bon pour leur santé, de mettre des images dégueulasses sur les paquets de cigarettes accompagnés de slogans, en gras, taille 54. Alors il devrait également être possible de mettre cela sur les aliments hypercaloriques, pour les gras qui font du taille 54. Selon l’OMS, les premières causes de mortalité sont les suivantes :
[1]
La première cause est donc les cardiopathies ischémiques, dont les facteurs de risques sont : le tabac, l’hypercholestérolémie, l’obésité, l’hypertension, le stress et la sédentarité.[2]
La deuxième cause, sont les accidents vasculaires cérébraux, donc les facteurs de risques, surprise, sont : en risque majeurs : l’hypertension artérielle, et en risque moyens : le diabète, le tabac.
Ça commence à faire beaucoup, et même si le tabac et l’obésité sont donc à peu près similaires niveau danger, je ne vois pas de prévention aussi violente à l’égard de la nourriture. Pour cette raison, il est culturellement positif de dire à quelqu’un d’arrêter de fumer, mais très péjoratif de dire à un gros de manger moins, à moins de vouloir se faire plaquer au sol. La seule différence majoritaire que je constate entre le tabac et l’obésité est comment elles sont interprétées : Tu fumes, mais tu es obèse. Fumer est vue comme une action tandis que l’obésité relève plus de la personne, de son identité, donc attaquer l’obésité c’est attaquer ces personnes, pas l’obésité seule. Ça rend donc la chose plus difficilement condamnable, parce que cela reviendrait à condamner ces personnes.
Si on prend un autre groupe de discriminés : les anorexiques, qui est l’autre extrême de l’obésité, le même parallèle peut être réalisé. Je me souviens que dans les années 2000, il n’était pas rare de tomber sur des skyblog de pro-ana (pro-anorexique) prêchant la bonne parole, tel le gourou d’une secte arborant des os d’autres anorexiques sur la tête, la pro-ana s’efforçait de faire perdre du poids, son audience ? Des filles peu confiantes en elles, brainwashed, sans doute en manque d’attention, des gens malades et fragiles psychologiquement (I’m sensing a pattern here…)
Il n’y a pas eu de social justice warrior qui se sont mis à défendre la cause des pro-ana. Il était clair pour tout le monde qu’il ne fallait pas être anorexique, ce n’était pas un corps à accepter. Les anorexiques n’étaient pas belles. Il ne s’agissait pas de blesser l’égo de la personne, mais bel et bien de l’aider voire même la sauver. Il n’est pas rare de voir des filles très fines se faire insulter de skinny bitch et se voir cataloguée de fille superficielle. Quelle ironie, elles qui se trouvaient belles et qui s’assumaient dans leur slim taille 28 !
En tapant pro-ana sur google, le tout premier lien est un blog. Sur ce blog, vous trouverez en première page un billet qui donne 113 règles pour être « maigre, et belle ». Alors que ces règles sont littéralement là pour tuer quelqu’un. Quelques exemples :
-Mets sur tes aliments trop de sel ou de poivre, comme ça tu auras une excuse pour ne pas manger mais surtout tu ne pourras pas en manger.
-Trouve une chose à faire qui te fera t’absenter durant les repas
-Prétends trouver Kate Moss moche et Kim Kardashian parfaite (comme ça personne ne suspectera rien)[3]
Et le premier commentaire est celui d’une ancienne anorexique qui condamne tout cela, en disant qu’elle a vécu un enfer. Tous les autres sont du même avis.
Quand il s’agit de perdre du poids, le monde retrouve son bon sens. C’est quoi le délire ? La perte de kgs et le gain de bon sens sont inversement proportionnels ou quoi ? Quand il s’agit de critiquer le poids, plus celui-ci se rapproche des top-models dans les magazines, plus celui-ci est autorisé à être critiqué. Les anorexiques sont beaucoup plus proches des mannequins que ne le sont les obèses, le résultat est donc que de traiter quelqu’un de skinny-bitch sera accompagné de hochements de têtes approbateurs alors que critiquer un obèse, c’est remettre en cause le libre arbitre de la personne directement.
Donc au final, c’est quoi la face cachée de la grosse Lune ? L’obésité n’est donc qu’un moyen triste et bizarre choisi comme terrain de combat pour se rebeller contre les normes sociétales ? L’obésité ne serait-elle qu’un tremplin, un prétexte pour critiquer ces normes ?
Si vous cherchez pro-fat sur google, là les opinions sont plus édulcorées, il y a de tout, des gens pour le body positivism, tout comme des pages fat-shaming. L’obésité est le chouchou de la classe des discriminés.
Pourquoi tout le monde n’arrive pas à être d’accord sur le fait qu’être gros, ben putain, c’est dangereux ? Pourquoi ce romantisme à l’égard de personnes qui sont en train de se tuer elles-mêmes, et qui en font un argument de beauté ?
Aimer le combat, pas le corps.
Ça nous est déjà arrivé à tous au moins une fois : une photo d’une femme déformée ou alors celle d’une petite fille malade, les deux suivies du même texte bien-pensant, bon pour la conscience, se voulant bienveillant et pur, un texte écrit en gras :
« Cette femme est magnifique »
Mais on sait tous que non, elle ne l’est pas, et il y a de fortes chances pour que sa vision soit dure à supporter, ou alors qu’au contraire, elle fasse l’objet d’un regard appuyé, par des gens ayant une espèce de fascination tordue et morbide. Plusieurs points à ouvrir dans tout cela :
- Si vous êtes la personne qui a posté cette photo avec ce texte, alors il y a des chances pour que vous soyez hypocrite : vous ne connaissez même pas cette personne, l’exposer ainsi au monde mets plus en relief son défaut, et souligne vos qualités : vous ne faites pas ça pour elle mais pour vous.
- Si vous mettez ce genre de photo, vous réduisez le statut de cette personne à ce défaut-là, qu’est-ce que vous nous offrez d’elle ? Sa photo, son apparence physique, à quoi elle ressemble brièvement. Donc vous ne prenez en compte que cela, ne vous attendez donc pas à ce qu’elle soit jugée sur autre chose : c’est vous qui avez mis tout cela en œuvre.
- Ce qu’on est supposé trouver beau n’est pas en réalité son apparence mais son combat. Dire qu’elle est belle n’est donc pas approprié. Courageuse peut-être, mais il pourrait être mal interprété : « waw elle est encore en vie, moi à sa place j’aurais pas pu continuer » « waw elle ose mettre des photos d’elle, je n’aurais pas osé »
Peut-être que la meilleure des façons de célébrer la différence est de faire comme si rien n’était.
Pour en revenir aux obèses, les photos d’obèses se montrant en bikini (ou fatkini, parce que c’est aussi un délire) se disant belles, ne le sont pas. C’est physiquement impossible pour beaucoup de gens, dont moi, de penser que la peau qui pend jusqu’aux cuisses, l’incapacité de bouger correctement, les triples mentons soient beaux. Et il y a une raison pour cela, je vais vous le dire de but en blanc : ben putain parce que c’est difforme. Un corps sain n’est pas supposé ressembler à ça. Pour ce genre de photo, il s’agit encore une fois du combat de l’obèse qui est supposé « beau » pas son corps.
Et il y a quelque chose qui me chiffone dans le fait de penser que ce combat soit beau, en tant que bonne grossophobe, je trouve qu’il s’articule autour d’un caprice : une volonté soudaine, irréfléchie et changeante de vouloir faire ce que l’on veut juste parce qu’on le veut. Combattre pour combattre. Il n’y a pas de raison logique, cartésienne et positive au fait de vouloir rester obèse, à part être spécial et donc d’avoir un élément de caractérisation fort ce qui permet de se forger une identité.
L’obésité : une nouvelle identité : la victime
Dans une des vidéos de campagne « Real beauty » lancé par Dove : https://www.youtube.com/watch?v=-owM4crSd4Q
Une femme en surpoids dit : « There is a negative connotation with the word « fat » but I never saw it as something negative, just something that I was, and I was not negative. »
Cette femme se définit clairement comme grosse. Elle l’est, sa vie, son identité s’articule autour de cela, elle donne des cours de danse à d’autres femmes grosses, c’est donc devenu son job aussi. D’après elle, le fait d’être négative est gouverné par le fait d’être grosse, c’est indissociable pour elle, être grosse et positive ? Ça va de pair. Elle s’est isolée volontairement des autres types de corps du sien, parce qu’elle est physiquement différente. Je pensais que tout le but du combat des obèses était justement d’être vus comme des gens normaux, perdus dans la masse, pas de s’isoler. Visiblement pas pour tous. Question à 6 points : quid des groupes de danses spécialement pour les femmes maigres ? Progrès sociétal ou stigmatisation volontaire ?
Je pense qu’un humain est par définition, beaucoup de choses. Il peut être un parent, un membre actif de la société, une femme, un gamer, un étudiant, une personne oppressée. Mais je pense qu’il est sain pour un être humain de ne pas être qu’une seule chose à la fois.

Le combat des obèses s’articule autour du fait qu’ils sont discriminés parce qu’ils sont gros : pas par leur action, mais juste par le fait de l’être, d’exister.
Ainsi, les obèses se sentent oppressés lorsque les infrastructures publiques telles que les : IRM, les lits d’hôpital, les portiques de détections à l’aéroport, les places dans les transports qui coutent un extra parce qu’ils en prennent deux et j’en passe, ne sont pas adaptés à leur physionomie : Ce n’est pas mon mode de vie qui les dérange, c’est moi. Non mon gars, ce qui me dérange c’est que tu puisses casser une machine d’hôpital de plusieurs millions d’euros et que je puisse plus l’utiliser parce que t’as eu 0 self-control face à des pots des glaces. Ce qui me dérange c’est que les gens doivent se serrer dans l’avion quand ils sont à côté de toi : Donc arrête de te plaindre que la société n’est pas adaptée à toi, ce n’est pas vraiment toi le problème, c’est ton mode de vie. Je ne déteste pas l’obèse, je déteste l’obésité. C’est précisément ce que les personnes en surpoids n’arrivent pas à faire avec elles-mêmes : dissocier l’obèse de l’obésité.
Et donc oui, tu es une victime, victime de toi-même, de ton manque de volonté, parce que oui, hormis les maladies ayant des thérapies entraînant une prise de poids, et autres problèmes psychiatriques, il y a toujours un problème de volonté, de confiance en soi.
Jusqu’où ça ira ? Si on prend les accros aux drogues, souffrant d’une maladie qui les rend différent au quotidien malgré eux, ne devront-ils plus être soignés parce qu’ils ont le droit d’être différents ? Parce que c’est beau ? Parce que ce serait blesser leur égo de leur dire de prendre des médicaments pour les rendre un peu plus normal, soigné, tous les jours ? Pourquoi refuser de voir que l’obésité n’est pas un style de vie mais une maladie, un problème ? Je prends volontairement un exemple extrême pour faire un parallèle. N’importe quel autre exemple de cas de maladies jugée handicapante au quotidien et traitable (pas forcément guérissable) peut être pris, naturellement.
Pour aller plus loin : de la science et du turfu
Des parents obèses ont 70% de chance d’entraîner une obésité chez leurs enfants[4]. Cela a plus à voir avec leur mode de vie qu’ils imposeront plutôt que par la génétique.
Je réponds donc à tous ceux qui me disent que l’obésité a surtout une cause génétique que l’obésité est une maladie multifactorielle mais la prédisposition génétique reste une cause relativement peu importante. Pour citer une étude qui a été reprise maintes et maintes fois par des articles et livres traitant de l’obésité, la cause génétique est plutôt rare, voire même déroutante. Je vous mets le lien vers l’étude ici (http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/j.1550-8528.1997.tb00280.x/epdf) , mais je vous en fait un résumé bref. Plusieurs gènes sont impliqués dans l’obésité. Les gènes codent pour des protéines, et ici il s’agit de protéines impliquées dans les mécanismes menant à la prise de poids. Un en particulier, permet de synthétiser la leptine. Cette protéine régule la prise de graisses, elle donne une information au cerveau sur la taille de la masse graisseuse. Dans les expériences, il n’y a pas de corrélation entre les taux de leptine et l’obésité. De même, les taux de leptine étant sécrétés par les adipocytes, son taux est souvent élevé chez les obèses, donc ça coince. Cela suggère ainsi que la génétique concernant cette hormone-là du moins, n’est que peu impliquée. Il s’agirait donc peut être d’une cause impliquant plusieurs gènes. Ce qui réduirait donc les probabilités de cette cause, une mutation étant par essence, une chose rare, alors plusieurs mutations sur plusieurs gènes ayant une certaine probabilité d’être transmises à la progéniture, ayant de même, une certaine probabilité pour que ceux-ci les expriment, demeure donc relativement minoritaire face à la domination des causes environnementales.
Les enfants gros auront le droit de choisir de manger ce qu’ils veulent sous prétexte qu’on ne doit pas leur imposer les images de la perfection sociétale ? Est-ce que mettre son enfant obèse au régime sera considéré comme la perte des droits de cet enfants, comme de l’abus, de la maltraitance ? Y aura-t-il des associations, des lois contre ça ? Pourquoi un chien obèse est vu comme de la maltraitance sur animal, mais une personne obèse doit être vue comme courageuse et belle ? Est-ce parce que l’animal n’a pas vraiment de libre arbitre ? Est-ce que l’obèse en a vraiment un face à l’obésité ? (Ohlala t’as vu, elle a comparé des obèses à des chiens… quelle connasse.)
Est-ce qu’on peut accepter que bordel de merde, il y a des normes pour des choses et que ces normes, par exemple en termes de poids, sont des éléments à respecter, à honorer médicalement, scientifiquement, pour notre bien-être ? Est-ce que c’est aussi difficile que ça de réaliser qu’on ne peut pas toujours faire ce qu’on veut dans la vie et que peser 200 kg fait partie de ces choses ?
Un peu de positif
Les obèses sont l’extrême du mouvement, mais pour ce qui est du reste je soutiens à 100% le combat contre l’image de la femme parfaite. Et tout simplement parce que bordel, on est loin d’avoir tous le même corps. Tu connais ptet mon poids, mais tu connais pas mon histoire.
Je trouve que les personnes « curvy » devraient être plus présentes dans les médias parce que cela représenterait un réel pas pour s’éloigner de l’image unique. Mais il faut garder à l’esprit que curvy est un terme qui reste relativement neuf et donc subjectif, il n’y a pas de normes pour déterminer si quelqu’un est curvy, mais souvent on arrive plutôt bien à tous se mettre d’accord. Mais les règles du jeu restent les mêmes, et si demain plusieurs études montraient que ceux qu’on appelle curvy sont aussi en train de mettre leur santé en danger, alors c’est avec la larme à l’œil et un pincement au cœur que je pense qu’il faudra y renoncer également.
Egalement, je suis grossophobe mais je ne pense pas du tout que le fat-shaming soit une bonne approche pour aider les personnes obèses. Cela ne favorise que le repli sur elle-même de la personne, et le développement d’un cercle vicieux. Je salue le courage des obèses qui font des efforts en mangeant plus sainement ou pratiquant du sport. Mais je n’apprécie pas ceux qui se complaisent dans leur corps qui est devenu une bombe à retardement et pire que ça, qui tentent de rallier d’autres gens à leur cause. Pour donner un bon exemple de fat-shaming : Le magazine (distributeur automatique de vomi à votre service) en ligne http://www.returnofkings.com/ a osé lancer une fat-shaming week, le but était de « traquer » les femmes obèses et de les humilier ou les insulter. Ce truc est le némésis des Droits de L’Homme, et malheureusement, fat-shaming va souvent pair avec machisme. Je vous laisse découvrir ce merveilleux site internet, juste par curiosité morbide.

De même, parlons du body positivism, qui consiste à dire qu’il faut aimer tous les types de corps. Je vois que le mouvement est suivi par des personnes ayant des vergetures, des cicatrices, des marques de brûlures, un petit ventre, un handicap. Et je trouve ça super que ces personnes soit ok avec leur corps.
Mais cela peut aussi poser problème, et personnellement, mes problèmes sont simples : il ne faut juste pas que cela mette la santé de la personne en danger, sinon, elle fait ce qu’elle veut. Le fait de voir des corps différents est quelque chose de clairement positif, pour la société, et pour les personnes individuelles. Le problème avec le body positivism, c’est qu’il s’agit d’aimer tous les corps. Ce mouvement souligne le fait que la morphologie n’est pas un indicateur de bonne santé, oui oui, les obèses sont en excellente santé et ne sont pas du tout victime de mortalité élevée ! J’aimerais vraiment voir leurs études et leurs sources afin de plonger moi aussi dans leur océan arc-en-ciel du monde de l’inconscient ! De même ce qui me dérange avec ce mouvement, c’est que le moral et l’estime de soi-même de la personne semblent dépendre presque exclusivement de son physique et de l’approbation publique. Hello, tu n’as pas besoin d’être belle pour être heureuse, tu dois simplement t’accepter, si si c’est vrai. Belle ou moche. C’est plutôt ça qui compte si j’ai bien compris la philosophie. De même, tu n’as pas besoin de poster une photo instagram montrant à qui veut l’entendre que tu te trouves belle. Ça souligne surtout à quel point tu attends l’approbation d’autrui, plus que la tienne. Dommage, tu y étais presque.
S’accepter ≠ Stagner
Eh oui sinon on dirait « se résigner ». Ce n’est pas parce que tu décides d’assumer tes 200 kg que tu es « empowered ». Ça suffit avec ça. S’assumer c’est aussi une idée bien moins superficielle que ça, s’assumer est un terme qui devrait aussi être entendu comme un changement possible. J’assume mon obésité, ok, je me connais mieux moi-même et je devrais respecter mieux mon corps pour ne pas le maltraiter avec de la junkfood, des problèmes cardiaques, et mon incapacité à bouger normalement. BodyPositivism devrait s’appeler « MindPositivism » parce que c’est ce qui est réellement en jeu ici : faire ce qui nous plaît avec notre corps parce que ça nous fait du bien à l’esprit. Alors qu’en fait BodyPositivism devrait être une philosophie d’avoir un corps sain, malgré les handicaps.
Ah oui et puisqu’on parle de Junkfood, j’aimerais répondre à un commentaire que j’avais vu une fois qui disait que « Hey, je mange de la junkfood plusieurs fois par semaine, je fume, et parfois il m’arrive de prendre de la drogue, mais comme je suis hyper fine, jamais personne ne m’a fait de remarque sur mon mode de vie, m’a dit quoi manger, quoi faire avec mon corps. Donc on devrait lâcher les personnes en surpoids avec ça, parce que c’est juste un prétexte pour le fat-shaming ».
Ok, plusieurs choses, déjà, mon fer de lance est l’état de santé. Si tu as un mode de vie qui mets en danger ta santé, ben mon discours sera le même pour toi. L’obésité n’est qu’une conséquence de ce que je condamne. De deux… et bien, si personne ne t’a jamais fait de remarques sur ton mode de vie… il est éventuellement temps de réaliser que peut être, personne n’en a rien à foutre, hein ?
Conclure
L’obésité est une maladie et les personnes obèses sont donc des personnes malades. Il s’agit tout autant d’une maladie affectant le physique que le mental. Mais tout cela semble avoir été rapidement caché sous le tapis comme de la poussière par le politiquement correct et la bienséance. Ce qui est important pour les défenseurs d’obèses aujourd’hui, c’est le refus de la norme sociétale ; la liberté à tout prix.
Mais cette liberté a un prix, et vous la payez avec le sang hypercholestérolé, pompé par un cœur entouré de tissu adipeux, à travers des artères athérosclérosées d’obèses.
Bibliographie
[1] http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs310/fr/
[2] http://invs.santepubliquefrance.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-chroniques-et-traumatismes/Maladies-cardio-neuro-vasculaires/Les-cardiopathies-ischemiques
[3] http://anaddict-x.over-blog.com/2016/01/astuces-pro-ana-qui-marchent.html
[4] J.P.Adams, P.G.Murphy Obesity in anaesthesia and intensive care. Publié le 1 Juin 2000
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